Contexte historique
 

Le XVIII siècle s’ouvre historiquement avec la mort de Louis XIV en septembre 1715 et se déroule en 3 grandes périodes : la régence (gouvernement transitoire mis en place dans une monarchie pendant l'absence, l'incapacité ou la minorité d'un souverain), le règne de Louis XV et celui de Louis XVI.

Durant la régence (1715-1723) Philipe d’Orléans est appelé a gouverner le pays étant donné que Louis XV est encore trop jeune pour cela. Son règne est marqué par le libertinage des mœurs (Le mot « libertin » désigne un esprit de « libre pensée ») Le Régent libère même les jansénistes. La Régence est marquée par une certaine indifférence par rapport aux questions politiques et religieuses. Le mouvement Baroque nait à cette époque Après sa mort Louis XV prend le pouvoir. Pendant son règne il sera confronté aux famines et aux révoltes paysannes qui entraîneront une crise de subsistance mais aussi aux guerres telle que celle des Camisards qui éclata en Cévennes en 1702 qui fut la conséquence directe de la Révocation de l’Edit de Nantes. L'Édit de Nantes étant un édit de Tolérance qui met un terme aux guerres de religion.  Un mouvement fait son apparition sous le règne Louis XV, celui de la préciosité. C’est un mouvement qui consiste à s’attacher à la forme, au langage piquant, ingénieux à défaut d’une pensée originale. Louis XVI qui le succèdera en 1774, connaitra une profonde crise économique, sociale et financière qui en parti mènera à la Révolution de 1789. Cette dernière entrainera la chute de l'Ancien Régime et la naissance de la France contemporaine. Elle a mis en avant trois idées essentielles qui sont devenues la devise de la République Française : la liberté, l'égalité, la fraternité.
 

Contexte Religieux :


La ferveur chrétienne s'est progressivement ancrée dans la France. A cette époque elle est encore omniprésente et rythme les journées de la pop. Ancrée dans les mœurs, elle accompagne également la politique et provoque de nombreux événements; croisades, pèlerinages, conflits, inquisition, etc. 
Sous le Régence, Philippe d'Orléans soutient les jansénistes. Le jansénisme est un mouvement religieux, puis politique, qui se développe aux XVIIe et XVIIIe siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l'Église catholique, et à l'absolutisme royal. Ce mouvement est strictement opposé aux Jésuites car ces derniers laissent place à des règles de discipline très strictes et une éducation morale et religieuse. Le terme « jésuite » est dans un premier sens une insulte, « se dit d'une personne qui manifeste un peu trop qu'il est un bon chrétien ». Puis a ensuite pris le sens de « membre de la Compagnie de Jésus ». Comme les autres religieux, les Jésuites professent les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance mais prononcent également un quatrième vœu qui leur est propre, celui de l'obéissance absolue au pape.


Hiérarchie religieuse

 

Les Lumières

 

Mais ce siècle n’est pas uniquement important historiquement il l’est aussi littérairement et en matière d’évolution des esprits.
En effet le XVIIIe siècle est du point de vue littéraire le siècle de la pensée des lumières qui se répandent par les écrits de Voltaire, d’Alembert, Rousseau, Montesquieu, Diderot,... Le mouvement  des Lumières tire son nom de la volonté des philosophes de combattre les ténèbres de l’ignorance par la diffusion du savoir. Leur travail contrant en faveur de liberté politique et religieuse, de liberté de pensée et d’expression. Leur publication pourtant difficile dans un monde où veille farouchement la censure religieuse et politique permettent au peuple d’adhérer aux idées qui animeront la révolution. L’Encyclopédie, dirigée par Diderot et d’Alembert, est le meilleur symbole de cette volonté de rassembler toutes les connaissances disponibles et de les répandre auprès du peuple. Confiants en la capacité de l’Homme de se déterminer par la raison, le Philosophes des Lumières exaltent aussi la référence a la nature et témoignent d’un optimisme envers l’histoire, fondé sur la croyance dans le progrès de l’humanité. L’affirmation de ces valeurs les conduit à combattre l’intolérance religieuse et l’absolutisme politique à travers leurs écrits.

 
 


 

 

La censure et les genres


La difficulté de cette tâche est de taille car la censure est stricte envers toute œuvre critique et les risques sont l’emprisonnement et l’exil. Néanmoins certains auteurs ont réussi à éviter la censure en ayant recours à divers moyens. Publier à l’étranger, publier sous l’anonymat, passer par une fiction et ainsi critiquer indirectement ou utiliser l’ironie, qui se voit être une « arme redoutable », permet de contourner la censure.

La philosophie des Lumières ne se contente pas de renouveler les idées, elle innove également dans la forme des écrits. En effet les écrits peuvent prendre la forme de lettres, de dialogues, de poèmes, de romans, de contes philosophiques, de théâtre ou encore d'opéra.
Nous avons donc délibérément choisi plusieurs extraits provenant d’œuvres de genres variés.

Notre corpus de textes sera composé de lettres, d’articles de dictionnaires mais aussi d’extraits d’un conte philosophique et d’un traité. (Voir page Corpus)

Comment les philosophes des Lumières éclairent-ils l’obscurantisme religieux ?
Dans une première partie nous analyserons les critiques basées sur les dogmes religieux puis nous verrons celles concernant l’intolérance.